dimanche 28 décembre 2008

Jackye et Raffy


Sur ce blog, j'ai tendance à vous parler des enfants qui vivent des situations difficiles.


Hier c'était la fete, car Raffy, un ancien de la fondation se mariait avec Jackye qui est infirmiere. Il avait invité une dizaine de salaries de la fondation, les anciens qu'il avait connu durant son sejour dans la fondation. J'avais l'honneur d'etre son témoin.

Raffi a vécu une dizaine d'annees au sein de la fondation avec son frere Angelo.

Depuis 3 ans Raffi travaille à Dubai en tant qu'architecte pour le groupe Bouygues. Nous sommes fiers de sa reussite ainsi que de celle d'Angelo son frere qui est informaticien.
Ils sont des exemples pour les enfants de la fondation.

Ils montrent que la resiliance existe, qu'il est possible malgré un demarrage difficile d'avoir une vie équilibree et heureuse.

Jackye et Raffi, nous vous souhaitons beaucoup de bonheur.

PS Evidemment vous attendiez une photo des jeunes mariés.... J'avais oublié mon appareil de photos. Ne soyez pas deçus, je vais en trouver une, je vous le promets.

samedi 27 décembre 2008

Noel à la fondation



Comme chaque annee, les volontaires et des salaries ont simplement partagé la nuit de Noel avec les enfants et les familles du RAC. Nous n'avons pas oublie les 300 enfants de la fondation. Le vehicule accompagné par les volontaires a transporté les cadeaux dans les differentes maisons de la fondation pour souhaiter à chaque enfant et jeune de la fondation un Joyeux Noel.

Le jour de Noel etait reservé aux enfants du RAC avec spectacle, jeux et cadeaux sans oublier un repas calorique pour les enfants. Evenement important cette annee le Pere noel du RAC etait originaire de Grande Bretagne contrairement aux autres annees ...il etait français. Pour les enfants le Pere noel est le Pere Noel, le plus important est qu'il propose nourriture et cadeaux. Ce qu'il a tres bien fait.

Le soir, pour garder notre tradition française, nous avons organisé une nuit de Noel avec des specialités françaises...dinde, canard, foie gras, fromage, buche de Noel pour le staff philippin, les volontaires et amis de la fondation. Merci à nos donateurs. Cette soirée est tres attendue par les salaries philippins. Ce fut une première pour la majorité d'entre eux de manger ces plats de Noel. C'est aussi une maniere de remercier dans la joie chacun pour l'important travail effectué durant cette période de Noel.

mercredi 24 décembre 2008

Un mot : Noel



Dans le calendrier civil romain du 4eme siecle, la fete de la naissance du "soleil invaincu, du soleil qui renait tous les ans, était célébrée le 25 decembre. Dans un almanach composé à l'usage d'un riche chretien en 354, à coté de la fete civile du 25 decembre de " la naissance de l'invaincu" figure la mention " le christ né à Bethleem de Judee". La fixation de cette date remonte à Constantin aux alentours de 330. La celebration de la naissance de Jesus "soleil de justice" et "lumiere du monde" se substitue donc à la fete paienne du soleil invaincu. Cette date n'indique aucunement le jour exact de la naissance de Jesus qui ne figure pas dans les evangiles.
Le mot Noel vient de dies natalis jour de naissance. Le dies disparait et on parlera simplement de Natalis. Le latin ecclesiastique utilisera le mot Natavitas nativité, naissance. C'est à partir de ces mots qu'apparaitront "Natale" en italien, "Nadal" en provençal, "Navidad" en espagnol et en français " Nael " vers 1112 qui deviendra Noel.
Ce n'est pas parce qu'à l'origine de Noel se trouve une fete non chretienne qu'il faut en faire une fete paienne aujourd'hui.

lundi 22 décembre 2008

billy en prison




Depuis quelques mois, Billy Crawford, chanteur et danseur, très connu du jeune public français et philippin est ambassadeur de la fondation Virlanie.

Nous avons eu l'occasion de participer ensemble vendredi 19 decembre à une émission populaire aux Philippines de la chaine ABS CBN accompagné de la chorale de Virlanie. Emission d' une vingtaine de minutes consacrée à la fondation Virlanie entrecoupee de chants de Noel chantés par la chorale de la fondation

Aujourd'hui Billy est allé à la rencontre de ses fans : 200 jeunes incarcérés à la prison de Manille.

L'apres-midi débuta avec quelques jeunes qui dansèrent sur des choregraphies autour de la musique de Billy.

Ensuite Billy dansa avec l'un de ses danseurs. Ce fut le delire....Les jeunes etaient super heureux, trop heureux.
Dans un silence quasi religieux, ils ecoutèrent Billy leur souhaiter un joyeux Noel et leur donner quelques conseils pour leur futur comme un grand frère.
Cette heure passée avec Billy leur fit oublier leurs difficiles conditions de vie.

En partant, certains nous ont remerciés pour le merveilleux cadeau de Noel que nous leur avions donné, etre un moment avec Billy.

La musique adoucit les moeurs....

samedi 20 décembre 2008

Noel avec les enfants de la rue.






Depuis bientot dix ans Marie françoise, appelez - la Marie ça lui fera plaisir, travaille avec les enfants de la rue.
Elle parle le tagalog et est trés appreciée des enfants de la rue.

Nous avons demarré voici bientot deux ans une école mobile qui travaille en alternance dans deux quartiers de Manille : Divisoria et Paco pour les connaisseurs.

Pres de 150 enfants suivent regulierement des cours dans l'ecole mobile. Ils sont aussi suivis avec leurs familles au niveau alimentaire et au niveau medical.

Aujourd'hui, c'etait jour de fetes...l'evenement de l'annee pour ces enfants. Il etait difficile de les faire rester en place. En fait ce fut une mission impossible tant ils aiment remuer, bouger. Jeux, spectacles et repas étaient au programme sans oublier le Pere Noel qui est arrivé sa hotte chargée de jouets.

Durant cette apres midi il y a eu aussi des moments d'emotion surtout dans le spectacle joué par les enfants. Il a permis à ces enfants dont certains sont de bons acteurs d'exprimer leur quotidien pas toujours facile et leur espérance qui passe à travers Dieu.

Comme chaque annee, les volontaires etrangers de la fondation presentent un spectacle dans les differents programmes de la fondation. Ce spectacle est plein de dynamisme et de poésie. C'est une autre forme de faire passer le message de Noel. Les enfants de la rue ont beaucoup apprécié. Chaque enfant a pu repartir avec un beau jouet qui sera souvent le seul qu'il recevra dans l'année.

mardi 9 décembre 2008

noel approche

Lors de ma visite ce jour dans la maison AIME qui accueille 18 enfants spéciaux, nombre d'enfants m'ont parlé dans leur langage du Pére Noel. Les invitations pour rencontrer le Pere Noel sont des moments lumineux dans leur vie.
En fait plus de soixante dix fetes sont organisees par des familles, des groupes, des entreprises pour les 300 enfants des maisons, les enfants des bidonvilles et des autres programmes de la fondation soit pour plus de 1000 enfants. Pas toujours facile de gérer cette ensemble de rencontres. Car souvent, ces groupes desirent pouvoir organiser cette fete avec les plus petits de la fondation. Parfois, il peut y avoir jusqu'à trois fetes par jour dans la maison Marco Polo care center qui accueille des enfants de 4 à 8 ans. Nous essayons de proposer de transfèrer leurs fetes à une autre periode de l'annee ou aucune fete n'est organisée, mais c'est Noel.
Nous en faisons profiter aussi les enfants des bidonvilles dont personne ne s'occupent. Et pour eux c'est la fete surtout quand ils sont invités au Shangri la, l'un des plus luxueux hotels de Manille.
Accompagnés de deux membres de l'équipe de la fondation, 20 enfants des bidonvilles furent accueillis au Shangri la. Evidemment, ils ne connaissaient pas cet hotel. Ils furent émerveillés, longeant les barres d'escalier pour monter car ils n'osaient pas marcher sur la moquette. Un buffet les attendait. Certains tournèrent autour du buffet quelques minutes n'osant pas y toucher car il n'y avait pas de ....riz!
Mais leur preference restera les... toilettes qu'ils visiterent regulierement. Tout etait nouveau pour eux surtout les miroirs mais aussi les robinets automatiques.
En conclusion ils trouvèrent que le Shangri la était un hotel en or.... et ils firent de beaux reves...

lundi 8 décembre 2008

loin des yeux, loin du coeur 2


Que les rues proches de l'immeuble ou je vis sont vides. Plus d'enfants qui donnent de la vie dans les rues, plus d'enfants qui viennent jouer au pied le l'immeuble. Durant mon séjour en France les démolitions ont continué voire se sont accélérées. Le maire de Makati veut une ville sans bidonvilles, sans pauvres, clean....Il veut ainsi prouver aux hommes d'affaires, investisseurs... qu'il pourrait etre un "bon" président des Philippines pour les prochaines élections de 2010.
C'est aussi une affaire juteuse. De nombreux espaces sont ainsi libérés. Les terrains dans la ville de Makati sont chers environ 300 à 500 euros du m2
Chaque famille reçoit 200 euros pour se réinstaller sur un terrain mis à leur disposition dans la région de Laguna à trois heures de Manille. Que faire avec 200 euros meme aux Philippines. Chaque famille signe un papier. Elle promet de ne pas revenir à Makati sous peine de sanctions graves.
J'ai promis d'aller visiter ces familles à Laguna. Je vous tiendrais informés de leurs situations.

Qu'il est difficile de respecter les Droits de l'Homme !

vendredi 5 décembre 2008

Ah ! la France

Mon voyage en France fut long : 40 jours mais trés prenant dont une semaine dans le désert. J'ai eu peu de temps à consacrer à ce blog.


Je fus vraiment trés heureux de rencontrer les amis, les amis donateurs...les amis de Virlanie.

Virlanie France avance et se structure. Nous le devons si nous voulons continuer notre travail avec les enfants en grande difficulté. Je n'ai pu malheureusement rencontrer personnellement tous les amis. Je ferais une autre tournée en 2009.

La semaine à Paris fut riche avec un samedi consacré à des amis, mais aussi à une rencontre sur les films consacrés aux enfants de la rue. J'ai pu entre autres apprécier le travail effectué avec les enfants de la rue de la Mongolie.

Le dimanche je me suis rendu à l'Unesco pour participer aux cinquante ans d'Enfants du Mekong avec pour thème central une réflexion sur le don.
Le lendemain je retournai à l'Unesco pour l'hommage à Soeur Emmanuelle qui aurait du feter ce jour là son centième anniversaire. Le Père Gilbert bien connu pour sa tenue vestimentaire et pour ses livres concernant les jeunes délinquants s'est installé pres de moi. Apres une brève conversation, il s'est endormi pour se réveiller qu' à la fin de l'hommage !

La semaine avec l'association de Soeur Emmanuelle nous a permis à Arlyne ( responsable des programmes de la fondation) et moi-meme de rencontrer huit associations soutenues par les amis de Soeur Emmanuelle. La confèrence de presse pour présenter ces associations a accueilli trés peu de journalistes. Par contre si Soeur Emmanuelle avait été prèsente une centaine de journalistes seraient venus. C'est la démonstration que souvent l'interet de la presse n'est pas au niveau des actions de terrain mais d'une personnalité. C'est un challenge pour ASMAE et ses partenaires de continuer le travail sur le terrain sans la présence physique de Soeur Emmanuelle, mais ensemble nous y arriverons.

dimanche 16 novembre 2008

voyage en europe


C'est un long séjour que j'effectue actuellement en europe. Une quarantaine de jours.

Séjour débuté sur une note de grande tristesse avec la messe de Requiem à Notre Dame de Paris pour Soeur Emmanuelle. Elle continue à nous soutenir dans notre combat pour les enfants en grande difficulté.
Ma semaine dans le désert fût pour moi une expérience d'ordre humain et d'ordre spirituel. Je la recommencerai sûrement dans un autre contexte, peut-etre dans les rizières.
Ce tour de France est l'occasion de rencontrer les nombreux amis de Virlanie, de partager et de faire le point sur la fondation à travers ses nouveaux programmes et sa professionalisation. Ces journées sont vraiment trés importantes car je ne peux etre au service de ces enfants sans toute cette énergie et le soutien que me donnent les amis de Virlanie.
C'est aussi l'occasion de pouvoir rencontrer ma famille et mes parents qui se donnent sans compter pour que la fondation vive.
A tous Un grand merci

dimanche 9 novembre 2008

passage dans le désert


Parler du désert, ne serait-ce pas d'abord se taire, comme lui, et lui rendre hommage non de vains bavardages mais de notre silence. Theodore Monod



Une semaine dans le désert, c'est une expérience inoubliable. Et pourtant, je me posais beaucoup de questions avant mon départ. Je me voyais mal marcher des heures dans les dunes et dormir sous les étoiles. Et voilà, je reviens enchanté, plein de sable dans les yeux et dans les cheveux suite à une tempête de sable. Je me suis contenté de manger un peu de pain, quelques légumes et de boire beaucoup d'eau car il fait chaud le jour dans le désert et froid la nuit.

Le soir, en m'endormant, j'avais une vue imprenable sur les étoiles. Que c'est beau les étoiles qui scintillent dans le ciel !!!

Nous étions douze à cheminer avec neuf dromadaires et 4 chameliers accompagnés de milliers de mouches.

Le désert par son silence m'a permis de faire une nouvelle rencontre avec moi - même. Apres une marche le matin à travers les dunes, nous nous rencontrions l'après midi sous la tente berbère pour partager, discuter et nous redécouvrir.
J'ai vu que je pouvais marcher pendant des heures avec entrain et que je pouvais vivre quotidiennement avec un frugal repas.
Donc acte pour ma vie future.
ubV
et que je pouvais vivre avec un frugal repas.et que je pouvais vivre avec un frugal repas.nes

samedi 25 octobre 2008

A DIEU Soeur Emmanuelle (suite)


Soeur Emmanuelle, dans son testament avait demandé, que son enterrement soit fait dans la plus stricte intimité à Cuillan et qu'une messe soit dite à la chapelle miraculeuse rue du bac à Paris. L'Elysée et l'archeveché de Paris ont décidé de rendre un hommage solennel au nom de la nation française. Je fus invité à la messe de Requiem. J'étais au milieu de l'équipe des amis de soeur Emmanuelle proche de l'autel. Le président Nicolas Sarkozy, sa femme et tous les membres du gouvernement étaient de l'autre côté de l'allée.
Il manquait des chants qui reflétaient la joie de vivre de Soeur Emmanuelle. Mais pour quelle raison étions - nous à Notre Dame ? Sûrement pour des raisons trés diffèrentes. Soeur Emmanuelle devait sourire de là-haut en voyant toutes ces hautes personnalités réunies à Notre Dame.

Texte envoyé par une amie.
Avec Soeur Emmanuelle la terre perd un de ses soleils et une irremplaçable énergie.
Son rire et son franc-parler vont terriblement manquer à l'humanité.
Puisse-t-elle de là-haut nous envoyer des gens qui lui ressemblent.

vendredi 24 octobre 2008

A Dieu Soeur Emmanuelle

lundi apres-midi, lorsque j'ai vu sur mon ecran à Manille que vous nous aviez quitté, j'ai pleuré.

Depuis quinze ans, vous m'aviez accueilli parmi vos amis. Nos chemins se sont souvent croisés avec des conferences communes, des rencontres, des courriers et des visites dans votre maison de retraite dans le sud de la France. Je me faisais une joie de vous revoir une nouvelle fois le 24 novembre pour votre anniversaire. Et voilà que vous decidez de partir vite fait retrouver Jesus. Peut-etre que vous ne vouliez pas trop d'honneur.
Combien d'anecdotes j'aurai à raconter sur nos rencontres. Par exemple lors de nos conferences où vous me demandiez de mettre ma chaise contre la vôtre pour me pincer lorsque vous ne vouliez répondre à une question. Je devais ainsi y répondre.
Vous étiez si disponible pour nous soutenir. Je n'oublierai jamais votre accueil aprés le deces en 1999 de notre fils Samuel. Vous nous aviez expliqué que Samuel était toujours proche de nous, avec nous.

Ayant beaucoup d'admiration pour soeur Emmanuelle, j'ai appelé ma fille Emmanuelle. L'une des maisons de la fondation a comme nom " Ella Yallah " Ella est le diminutif de ma fille Emmanuelle et Yallah est le slogan de Soeur Emmanuelle.
Soeur Emmanuelle vous êtes au ciel. Si vous rencontrez notre fils Samuel, dites lui que nous l'aimons.. Je suis sûr qu'avec Samuel et bien d'autres amis vous continuerez à nous soutenir et à nous aider dans notre combat pour que les droits des enfants soient respectés.

Merci Soeur Emmanuelle de continuer à être notre guide.

A DIEU

dimanche 19 octobre 2008

loin des yeux...loin du coeur

Depuis vingt ans j'habite le quartier de la PAZ dans la ville de Makati. Je rencontre régulièrement les habitants ( une centaine de familles ) du petit bidonville qui jouxte l'église.
Passant ce matin, je n'ai vu qu'amoncèlement de bois et de toles. Le bidonville était démoli et ses habitants vivaient sur le trottoir. Ils se protegeaient comme ils le pouvaient du soleil et de la pluie sous des abris de fortune
La semaine dernière le bidonville qui longeait le cimetiere avait subi le meme sort et les autres suivront.
Le maire de la ville de Makati qui est la ville la plus riche des Philippines a décidé de vider la ville de ses pauvres.
Les bidonvilles ne donnent pas une bonne image aux investisseurs et aux habitants aisés de Makati. En plus les habitants de ces bidonvilles sont souvent des délinquants qui empechent les bons citoyens de dormir tranquillement (dixit).
Loin des yeux loin du coeur. La ville déporte ses squatters à 3 ou 4 heures de Manille. Un terrain est supposé leur etre proposé. Comment construire une maison sans argent. Ou trouver du travail ?
L'experience a déjà été tentée avec les habitants du bidonville qui longeait la voie ferrée. Ils avaient été envoyés dans la province de Laguna.
Ils sont en majorité revenus sur Manille pour avoir un travail et repeupler un autre bidonville.
Actuellement une grande partie de ces familles du quartier de La Paz ont un travail qui leur permet de survivre voire de vivre. Les enfants sont scolarisés dans les écoles voisines. Certains m'ont dit qu'ils ne partiraient pas. Marvin que je connais depuis vingt ans me disait cet apres-midi " que vais je devenir ? quitter mon environnement, mes amis. Je veux rester ici. Pourquoi nous chasse-t-on ? Parce que nous sommes pauvres ? "

Demain des camions les emmèneront dans la province de Bulacan. Ils sont sensés y rester. Mais peut -on obliger les gens à vivre ou ils ne veulent pas vivre surtout sans travail ?
Je ne suis pas sur que la methode loin des yeux loin du coeur soit la bonne methode.
Il faudrait mettre en place tout un programme de diverses formations pour que chaque famille puisse trouver un travail et vivre decemment en province.
Mais est-ce la priorité de la ville de Makati ?
Loin des yeux...loin du coeur

mardi 14 octobre 2008

l'art en prison


Quel fut mon étonnement quand je suis arrivé dimanche dernier dans la prison. De vrais chef - d'oeuvres apparaissaient dans deux cellules de la prison éclairés par la pale lumiere qui traversait les barreaux




Actuellement les jeunes sont 45 par cellule, mais malgré cette importante prosmicuité, j'ai découvert des jeunes très talentueux, très bons dessinateurs et peintres.

Je suis retourné ce matin pour photographier ces chef - d'oeuvres sur le thème de Noel peints sur du papier graft.

Aux Philippines, nous commençons à feter Noel dès le mois d'Octobre !


Je vous laisse les admirer. Mais n'oubliez pas que 45 jeunes vivent enfermés les uns sur les autres au milieu de ces belles fresques....

samedi 11 octobre 2008

les enfants de la rue font le spectacle

Ce samedi apres-midi, c'etait la fete à l'Universite de la Salle. Une centaine d'enfants de la rue et leurs familles venaient admirer un spectacle ou participaient une quinzaine d'enfants venant de quatre fondations et associations soutenues par l'Association ASMAE ( amis de Soeur Emmanuelle ) qui organisait ce show dont Virlanie. Nos enfants venaient de nos programmes d'accueil de jour, de l'école de la rue et du programme de rue.

Ce spectacle avait pour thème la vie quotidienne des enfants des rues de Manille. Vie pleine de rencontres, de danger, de solitude, d'amour....Ce spectacle était plein de couleurs et de générosité. Le but de ce spectacle était entre autres de permettent à ces enfants et à ces jeunes de montrer leurs talents.

Pari réussi pour ces enfants et adolescents dont la joie éclatait à la fin du spectacle.

mardi 7 octobre 2008

L'enfant et la prison

Je pensais ce jour écrire sur les enfants du RAC.
A mon arrivée à l'intérieur de la prison, un enfant crie kuya Dominique. Je n'y prête pas attention car ces appels sont fréquents lorsque j'arrive dans la prison.
A ma sortie de mon meeting avec la directrice, je vais dans la détention et je vois dans une cellule à l'entree de la prison deux enfants de douze et treize ans dont l'un avec de nombreux bleus.

Actuellement quand la police arrete de petits voleurs de moins de quinze ans, la loi ne permet plus de les incarcerer. Elle laisse donc parfois les plaignants et leurs amis corriger l'enfant pour lui donner une leçon !
Les enfants sont placés dans une cellule separée. Cependant actuellement si l'enfant est delinquant, isolé, l'enfant n'a pas de lieu pour le proteger immédiatement de la vindicte populaire et d'autres facteurs. Seule la prison !!! y répond aujourd'hui.
Pour éviter ce problème et avoir un lieu hors de la detention pour les accueillir, les protéger et les resocialiser,la fondation travaille sur un projet d'une maison d'accueil temporaire de huit places pour les enfants de moins de quinze ans qui continuent à commettre des actes delictueux.Deux jeunes de l'ecole des Mines de Douai ont fait les plans de cette maison avec l'aide d'un architecte. C'est le début d'une nouvelle aventure que je developperai prochainement.

L'art et la maniere

Mardi soir 17 heures....ouverture d'une exposition sur la œuvres artistiques des enfants de la fondation organisée par des volontaires qui encadrent les enfants. La vision de ces peintures, sculptures, dessins nous font comprendre rapidement que nos enfants ont du talent.

L'art est pour ces enfants un moyen de s'exprimer et de croire en leur avenir. Ces enfants ont pour la plupart d'importants problèmes de reconnaissance d'eux mêmes. Ils ne croient pas en eux-mêmes. N'est-il pas important pour eux de voir leurs œuvres exposées et admirées ?
Les sortir de leur intérieur pour les propulser sur l'extérieur, sur leur expression personnelle., telle est l'une des missions du programme SIBUHI(programme art et de créativité )
Lors de cette exposition plusieurs enfants m'ont montré fièrement leurs dessins et leurs peintures. Des sourires illuminaient leurs visages.

dimanche 5 octobre 2008

Les mangas à Manille

Les mangas ? Vous connaissez ? Eh bien figurez vous que je les ai rencontrés en vrai ce dimanche.

emmanuelle en temna
Entraînée par Emmanuelle, ma fille, fan de Manga, toute la famille s'est retrouvée dans un grand mall de Manille.

Je savais qu' Emmanuelle était fan. Je lui avais acheté en France des livres de manga, en fait des bandes dessinées japonaises . La semaine dernière en visite dans une grande librairie de Makati, elle s'est précipitée dans le rayon "mangas". (Ces bandes dessinées se lisent souvent dans le sens inverse des bandes dessinées occidentales).

Je fus immergé pendant 5 heures dans un monde inconnu, le monde des mangas ou la réalité dépasse la fiction.
Ma fille avec quelques amies nageait comme un poisson dans l'eau au milieu de centaines de jeunes qui s'étaient pour quelques heures mis dans la peau de leurs héros favoris. Chacun essayait d'être une copie conforme de son héros y compris par la couleur des cheveux et des yeux. Chacun sait que les philippins ont les yeux bleus et les cheveux jaunes ! Emmanuelle s'était transformée en Tenma
J'ai essayé d'apprendre les noms des différents personnages de ces bandes dessinées, important pour la définitions des rôles de chacun. Les noms sont assez compliqués à retenir mais dans les histoires il y a les bons et les méchants... car j'ai vu des bons mais aussi des méchants et des méchantes.
Certains costumes valaient une fortune... et d'autres étaient confectionnés avec des sacs poubelle !
L'après-midi s'est achevée par un concours de la plus belle ou du plus beau manga avec comme prix des bandes dessinées de manga.

Vers 16h, nous avons quitté le monde des mangas pour retrouver Manille et sa circulation. A son retour à la maison Emmanuelle a continué à vivre Manga avec ses jeux vidéo.
Ah ! Manga, quand tu nous tiens !






















jeudi 2 octobre 2008

le coeur et la raison2

Depuis ces dernières années, je rencontre de nombreux professionnels de l'humanitaire. Aujourd'hui, des universités, écoles spécialisées forment aux métiers de l'humanitaire.

Travailler dans l'humanitaire devient une profession. De grosses agences existent dirigées par des professionnels. Les programmes existent que par d'importants financements souvent publics avec la question de la pérennité.

Il n'est toujours pas facile d'équilibrer cette notion de cœur et de raison.
Pour ma part, j'ai toujours eu tendance à mettre en place de nouveaux programmes à partir de rencontres dans les rues, le RAC, les bars etc... Quelques exemples :
Rencontre de John-john au RAC. Il y était frappé par les autres enfants. Il ne se défendait pas car il est autiste. Ce jour là j'ai compris qu'il fallait prendre en charge ces enfants handicapés mentaux qui sont les plus pauvres des plus pauvres. Aujourd'hui 3 maisons accueillent ces enfants.
Un jour, j'ai rencontré un soir lors d'une tournée dans les rues une mere avec son bébé. Elle le nourrissait au solvant. Je repassais quelques jours plus tard...son bebe était mort. Nous avons cree une maison pour les meres et leurs bebes pour tenter d' eviter ces drames.

Toutes les maisons de la fondation ont débuté sur ces rencontres et sur le fait qu'il fallait avoir une reponse concrete et immediate. Il y allait de la vie des enfants.
Pourrait-on encore travailler de cette façon aujourd'hui ?

A suivre

Parlons humanitaire

Depuis plus de 30 ans...33 ans exactement que je travaille dans ce que l'on appelle l'humanitaire.

Qu'est ce que l'humanitaire...c'est une forme de solidarité ou de charité pour aider, prendre en charge les populations les plus pauvres partout dans le monde.

Nous pourrions reprendre chaque terme...solidarité, charité. Chacun a une valeur intrinsèque, intéressante à élaborer, à définir.

quelques petites réflexions personnelles sur l'humanitaire

Au sein de la fondation, en tant qu' étranger, j'ai essayé de comprendre les coutumes, les traditions, la culture profonde du philippin dans sa diversité. Il n'est pas toujours facile de savoir pourquoi ce qui marche chez nous ne marche pas ici. Il faut parfois oublier ses certitudes, son savoir. Il faut écouter, consulter et faire preuve d'humilité. Nos partenaires ou salaries sont souvent confrontés ou ont été confrontés eux mêmes à la pauvreté, aux problèmes de santé. Ils en connaissent les conséquences sur leur propre vie et pour leurs familles.

J'ai appris au fil du temps, face à certaines situations, que la solution apportée par mon équipe est bien meilleure que ma solution. J'ai tendance à vouloir régler le problème rapidement, souvent en donnant de l'argent. S'il n'y a pas vraiment urgence, l'équipe va tenter de trouver d'autres possibilités en responsabilisant la famille ou la personne même jusqu'à dire parfois "laissons les un peu avoir faim ainsi ils se responsabiliseront." C'est encore difficile pour moi de comprendre cette réflexion, mais l'argent que nous avons n'est pas extensible. Il faut que chacun se responsabilise. Aide toi et le ciel t'aidera.
Il faut surtout que chacun respecte l'autre dans sa culture. Je pense que l'une des forces de la fondation Virlanie est de pouvoir faire cohabiter deux cultures meme si parfois je ne comprends pas leur façon d'appréhender les situations ou que parfois ils ne me comprennent pas. Nous nous respectons et c'est l'une des richesses de la fondation.
A suivre....

mercredi 1 octobre 2008

Il pleut...il pleut

Depuis juin, début officiel de la periode de la mousson aux Philippines, il pleut très souvent. Aujourd'hui un nouveau typhon est arrivé. C'est un véritable défilé, avec, pour chaque typhon, un nom spécifique. Des trombes d'eau s'abattent sur Manille, transformant les rues en immenses piscines où les enfants se font un plaisir de "nager" ! Cette eau boueuse qui est leur aire de jeux, ils la partagent non pas avec les canards mais avec les rats !

Ces épisodes me remèmorent ma première visite à Payatas, près de la montagne d'ordures, au lendemain d'une catastrophe qui avait fait 400 morts. Nous regardions patauger les enfants dans un petit étang issu de l'eau filtrée par les ordures ! À ma question " Y'a-t-il des enfants malades à la suite de baignades dans ce petit étang ? ", l'une des mères me repondit : "bien évidemment ! ". L'une de nos premières actions sur cette montagne fut alors de combler ce petit étang.



Jour férié

Notre présidente des Philippines Gloria Arroyo ne manque jamais d'idées pour remonter sa côte de popularité auprès des philippins. Ce jour est donc jour férié pour fêter la fin du Ramadan.
La population musulmane est d'au maximum de 10% de la population dont la majorité est catholique. Au sein du personnel de la fondation nous avons deux musulmanes, qui sont parfaitement intégrées au sein de l'équipe et auprès des enfants.
Dans le Sud, dans l'ile de Mindanao, où vit la majorité des musulmans depuis des décennies, une guerre existe entre l'armée philippine et des factions musulmanes. Cette guerre est devenue plus violente récemment. Des villages entiers ont été détruits, déplaçant des milliers de réfugiés. Cette guerre, dont les plus pauvres sont les premiers affectés, est très peu médiatisée.

À Manille, la communauté musulmane fait du commerce, entre autres de la vente de copies de DVD. Je les rencontre régulièrement lors de mes sorties hebdomadaires avec ma famille.

mardi 30 septembre 2008

Visite du RAC ( Les personnes âgées )

Ce matin, comme une ou deux fois par semaine, je suis allé au RAC, ce fameux lieu où tout peut arriver. Ces enfants, ces familles, ces personnes âgées ramassées dans les rues comptent parmi les populations les plus pauvres Manille. Résidant dans des bâtiments insalubres, ils n'ont souvent que leur sourire ou leurs larmes pour exprimer leur désespoir. Pour les handicapés, la situation est insoutenable, devenus la cible des autres pensionnaires pour qui ils deviennent des souffre-douleurs.

Depuis de nombreuses années les volontaires de la fondation se succèdent pour améliorer le sort de ces populations. Parmi elles, les personnes âgées sont les plus vulnérables.
Elles sont ce jour une vingtaine, allongées sur les planches en bois, dans le dénuement le plus complet. Au milieu d'elles, les volontaires lavent les corps décharnés des personnes dites âgées, à savoir entre 30 et 45 ans, qui a défaut d'atteindre un âge avancé sont abîmées, usées par la vie de la rue. Souvent, elles ne peuvent se déplacer. Parfois elles sont gagnées par la folie. Au bout du rouleau, elles terminent souvent leur vie ici au RAC.
Ainsi, dimanche dernier, vers 3h du matin, Lucienne s'est eteinte dans l'indifférence générale, restant 12 heures oubliée. À leur arrivée lundi matin, les volontaires ont nettoyé la place de Lucienne. Ils y ont mis un bouquet de fleurs, ainsi que quelques bougies. Pour que Lucienne ne soit pas oubliée.
Des soins leur sont prodigués par l'infirmière détachée de la fondation. Les volontaires, qui passent beaucoup de temps à discuter avec eux pour les sortir de leur solitude, sont d'une aide inestimable pour améliorer leur quotidien.
Voici donc le combat quotidien qui se livre au RAC pour tenter d'humaniser un lieu où la misère humaine est encore bien trop palpable. Je vous décrirai au fil du temps les avancées, les défis, les problèmes auxquels font face notre équipe du RAC, ainsi que quelques points sur les différentes populations qui y résident et que nous tentons d'aider.

lundi 29 septembre 2008

Jacques Danois, mon ami, nous a quittés

Jacques Danois, je l'ai connu voici dix ans lors de mes rencontres "humanitaires".
C'est un sacré bonhomme le Jacques. Grand reporter de guerre...le Vietnam, l'Afrique ...
Des massacres, il en a vu le Jacques, mais ce qui le bouleversait par dessus tout, c'etaient les massacres d'enfants. Des enfants innocents, fauchés par la folie des hommes.

Il s'est engagé à l'Unicef et ensuite il est devenu secretaire general d'AMADE MONDIALE à Monaco. Il savait faire passer le message, être le defenseur de ces enfants humiliés, abusés... Il nous a soutenu dans notre combat pour les droits des enfants. Nos rencontres étaient pleines de réalité et de poésie.

L'ami Jacques était un bon ecrivain. Ses livres sont remplis de son humanisme.
Je te dis au revoir Jacques. Je sais que tu nous regardes. Nous allons ensemble continuer pour que chaque enfant puisse avoir le droit de vivre et d'être aimé.

Un petit conseil. Si vous voulez mieux le connaitre, rendez vous sur le blog de Jacques Danois. Vous ne serez pas deçus. Il y a de très beaux textes.

Visite sur l'île de Negros

Negros est une île qui se trouve dans le centre des Philippines. Depuis quelques mois, la fondation démarre une "natural farming" dans la ville de Sagay afin de permettre aux jeunes adultes de la fondation de bénéficier d'une formation d'exploitant agricole, formation respectueuse de l'environnement. Daniel Collot, docteur en écologie, est l'initiateur de ce projet.

Ma première visite de Bacalod et de ses institutions, il y a deux mois, m'a fait l'effet d'un choc : retour 15 en arrière. J'avais l'impression de me retrouver au RAC de Manille, tel que je l'ai connu il y a plus d'une décennie : 85 enfants des rues, entassés dans une grande pièce sans sanitaire, sans autre activité que de regarder le temps passer.

"L'obstacle est matière à action" se plaît à répéter Soeur Emmanuelle. Pour cette raison, la situation sur l'île de Negros doit désormais devenir un nouveau challenge pour notre fondation qui se doit d'agir pour les enfants des rues, et ce où qu'ils se trouvent. Nous sommes donc retournés à Negros la semaine dernière avec ma collaboratrice Nanette, spécialiste des enfants résidants en prison.

Nous avons rencontré les autorités du gouvernement local, qui semblent favorables à notre intervention dans ce lieu sans droits. Nous avons rencontré les diverses ONGs et autres institutions avec lesquelles nous allons travailler : en effet, pour éviter que les enfants ne restent dans ce centre trop longtemps, il est nécessaire d'avoir des structures pour les accueillir. Et les ONGs locales sont pour cela nos premiers appuis.

Si notre mission consistera également à former l'équipe qui dirige ce centre pour enfants, notre priorité absolue sera d'améliorer concrètement la vie quotidienne des enfants. Tout reste à faire. C'est donc le début d'un défi passionnant qui j'en suis sûr aboutira pour venir en aide à un maximum d'enfants des rues.












Signature du MOA (memorandum of agreement) avec la ville de Sagay