samedi 25 octobre 2008

A DIEU Soeur Emmanuelle (suite)


Soeur Emmanuelle, dans son testament avait demandé, que son enterrement soit fait dans la plus stricte intimité à Cuillan et qu'une messe soit dite à la chapelle miraculeuse rue du bac à Paris. L'Elysée et l'archeveché de Paris ont décidé de rendre un hommage solennel au nom de la nation française. Je fus invité à la messe de Requiem. J'étais au milieu de l'équipe des amis de soeur Emmanuelle proche de l'autel. Le président Nicolas Sarkozy, sa femme et tous les membres du gouvernement étaient de l'autre côté de l'allée.
Il manquait des chants qui reflétaient la joie de vivre de Soeur Emmanuelle. Mais pour quelle raison étions - nous à Notre Dame ? Sûrement pour des raisons trés diffèrentes. Soeur Emmanuelle devait sourire de là-haut en voyant toutes ces hautes personnalités réunies à Notre Dame.

Texte envoyé par une amie.
Avec Soeur Emmanuelle la terre perd un de ses soleils et une irremplaçable énergie.
Son rire et son franc-parler vont terriblement manquer à l'humanité.
Puisse-t-elle de là-haut nous envoyer des gens qui lui ressemblent.

vendredi 24 octobre 2008

A Dieu Soeur Emmanuelle

lundi apres-midi, lorsque j'ai vu sur mon ecran à Manille que vous nous aviez quitté, j'ai pleuré.

Depuis quinze ans, vous m'aviez accueilli parmi vos amis. Nos chemins se sont souvent croisés avec des conferences communes, des rencontres, des courriers et des visites dans votre maison de retraite dans le sud de la France. Je me faisais une joie de vous revoir une nouvelle fois le 24 novembre pour votre anniversaire. Et voilà que vous decidez de partir vite fait retrouver Jesus. Peut-etre que vous ne vouliez pas trop d'honneur.
Combien d'anecdotes j'aurai à raconter sur nos rencontres. Par exemple lors de nos conferences où vous me demandiez de mettre ma chaise contre la vôtre pour me pincer lorsque vous ne vouliez répondre à une question. Je devais ainsi y répondre.
Vous étiez si disponible pour nous soutenir. Je n'oublierai jamais votre accueil aprés le deces en 1999 de notre fils Samuel. Vous nous aviez expliqué que Samuel était toujours proche de nous, avec nous.

Ayant beaucoup d'admiration pour soeur Emmanuelle, j'ai appelé ma fille Emmanuelle. L'une des maisons de la fondation a comme nom " Ella Yallah " Ella est le diminutif de ma fille Emmanuelle et Yallah est le slogan de Soeur Emmanuelle.
Soeur Emmanuelle vous êtes au ciel. Si vous rencontrez notre fils Samuel, dites lui que nous l'aimons.. Je suis sûr qu'avec Samuel et bien d'autres amis vous continuerez à nous soutenir et à nous aider dans notre combat pour que les droits des enfants soient respectés.

Merci Soeur Emmanuelle de continuer à être notre guide.

A DIEU

dimanche 19 octobre 2008

loin des yeux...loin du coeur

Depuis vingt ans j'habite le quartier de la PAZ dans la ville de Makati. Je rencontre régulièrement les habitants ( une centaine de familles ) du petit bidonville qui jouxte l'église.
Passant ce matin, je n'ai vu qu'amoncèlement de bois et de toles. Le bidonville était démoli et ses habitants vivaient sur le trottoir. Ils se protegeaient comme ils le pouvaient du soleil et de la pluie sous des abris de fortune
La semaine dernière le bidonville qui longeait le cimetiere avait subi le meme sort et les autres suivront.
Le maire de la ville de Makati qui est la ville la plus riche des Philippines a décidé de vider la ville de ses pauvres.
Les bidonvilles ne donnent pas une bonne image aux investisseurs et aux habitants aisés de Makati. En plus les habitants de ces bidonvilles sont souvent des délinquants qui empechent les bons citoyens de dormir tranquillement (dixit).
Loin des yeux loin du coeur. La ville déporte ses squatters à 3 ou 4 heures de Manille. Un terrain est supposé leur etre proposé. Comment construire une maison sans argent. Ou trouver du travail ?
L'experience a déjà été tentée avec les habitants du bidonville qui longeait la voie ferrée. Ils avaient été envoyés dans la province de Laguna.
Ils sont en majorité revenus sur Manille pour avoir un travail et repeupler un autre bidonville.
Actuellement une grande partie de ces familles du quartier de La Paz ont un travail qui leur permet de survivre voire de vivre. Les enfants sont scolarisés dans les écoles voisines. Certains m'ont dit qu'ils ne partiraient pas. Marvin que je connais depuis vingt ans me disait cet apres-midi " que vais je devenir ? quitter mon environnement, mes amis. Je veux rester ici. Pourquoi nous chasse-t-on ? Parce que nous sommes pauvres ? "

Demain des camions les emmèneront dans la province de Bulacan. Ils sont sensés y rester. Mais peut -on obliger les gens à vivre ou ils ne veulent pas vivre surtout sans travail ?
Je ne suis pas sur que la methode loin des yeux loin du coeur soit la bonne methode.
Il faudrait mettre en place tout un programme de diverses formations pour que chaque famille puisse trouver un travail et vivre decemment en province.
Mais est-ce la priorité de la ville de Makati ?
Loin des yeux...loin du coeur

mardi 14 octobre 2008

l'art en prison


Quel fut mon étonnement quand je suis arrivé dimanche dernier dans la prison. De vrais chef - d'oeuvres apparaissaient dans deux cellules de la prison éclairés par la pale lumiere qui traversait les barreaux




Actuellement les jeunes sont 45 par cellule, mais malgré cette importante prosmicuité, j'ai découvert des jeunes très talentueux, très bons dessinateurs et peintres.

Je suis retourné ce matin pour photographier ces chef - d'oeuvres sur le thème de Noel peints sur du papier graft.

Aux Philippines, nous commençons à feter Noel dès le mois d'Octobre !


Je vous laisse les admirer. Mais n'oubliez pas que 45 jeunes vivent enfermés les uns sur les autres au milieu de ces belles fresques....

samedi 11 octobre 2008

les enfants de la rue font le spectacle

Ce samedi apres-midi, c'etait la fete à l'Universite de la Salle. Une centaine d'enfants de la rue et leurs familles venaient admirer un spectacle ou participaient une quinzaine d'enfants venant de quatre fondations et associations soutenues par l'Association ASMAE ( amis de Soeur Emmanuelle ) qui organisait ce show dont Virlanie. Nos enfants venaient de nos programmes d'accueil de jour, de l'école de la rue et du programme de rue.

Ce spectacle avait pour thème la vie quotidienne des enfants des rues de Manille. Vie pleine de rencontres, de danger, de solitude, d'amour....Ce spectacle était plein de couleurs et de générosité. Le but de ce spectacle était entre autres de permettent à ces enfants et à ces jeunes de montrer leurs talents.

Pari réussi pour ces enfants et adolescents dont la joie éclatait à la fin du spectacle.

mardi 7 octobre 2008

L'enfant et la prison

Je pensais ce jour écrire sur les enfants du RAC.
A mon arrivée à l'intérieur de la prison, un enfant crie kuya Dominique. Je n'y prête pas attention car ces appels sont fréquents lorsque j'arrive dans la prison.
A ma sortie de mon meeting avec la directrice, je vais dans la détention et je vois dans une cellule à l'entree de la prison deux enfants de douze et treize ans dont l'un avec de nombreux bleus.

Actuellement quand la police arrete de petits voleurs de moins de quinze ans, la loi ne permet plus de les incarcerer. Elle laisse donc parfois les plaignants et leurs amis corriger l'enfant pour lui donner une leçon !
Les enfants sont placés dans une cellule separée. Cependant actuellement si l'enfant est delinquant, isolé, l'enfant n'a pas de lieu pour le proteger immédiatement de la vindicte populaire et d'autres facteurs. Seule la prison !!! y répond aujourd'hui.
Pour éviter ce problème et avoir un lieu hors de la detention pour les accueillir, les protéger et les resocialiser,la fondation travaille sur un projet d'une maison d'accueil temporaire de huit places pour les enfants de moins de quinze ans qui continuent à commettre des actes delictueux.Deux jeunes de l'ecole des Mines de Douai ont fait les plans de cette maison avec l'aide d'un architecte. C'est le début d'une nouvelle aventure que je developperai prochainement.

L'art et la maniere

Mardi soir 17 heures....ouverture d'une exposition sur la œuvres artistiques des enfants de la fondation organisée par des volontaires qui encadrent les enfants. La vision de ces peintures, sculptures, dessins nous font comprendre rapidement que nos enfants ont du talent.

L'art est pour ces enfants un moyen de s'exprimer et de croire en leur avenir. Ces enfants ont pour la plupart d'importants problèmes de reconnaissance d'eux mêmes. Ils ne croient pas en eux-mêmes. N'est-il pas important pour eux de voir leurs œuvres exposées et admirées ?
Les sortir de leur intérieur pour les propulser sur l'extérieur, sur leur expression personnelle., telle est l'une des missions du programme SIBUHI(programme art et de créativité )
Lors de cette exposition plusieurs enfants m'ont montré fièrement leurs dessins et leurs peintures. Des sourires illuminaient leurs visages.

dimanche 5 octobre 2008

Les mangas à Manille

Les mangas ? Vous connaissez ? Eh bien figurez vous que je les ai rencontrés en vrai ce dimanche.

emmanuelle en temna
Entraînée par Emmanuelle, ma fille, fan de Manga, toute la famille s'est retrouvée dans un grand mall de Manille.

Je savais qu' Emmanuelle était fan. Je lui avais acheté en France des livres de manga, en fait des bandes dessinées japonaises . La semaine dernière en visite dans une grande librairie de Makati, elle s'est précipitée dans le rayon "mangas". (Ces bandes dessinées se lisent souvent dans le sens inverse des bandes dessinées occidentales).

Je fus immergé pendant 5 heures dans un monde inconnu, le monde des mangas ou la réalité dépasse la fiction.
Ma fille avec quelques amies nageait comme un poisson dans l'eau au milieu de centaines de jeunes qui s'étaient pour quelques heures mis dans la peau de leurs héros favoris. Chacun essayait d'être une copie conforme de son héros y compris par la couleur des cheveux et des yeux. Chacun sait que les philippins ont les yeux bleus et les cheveux jaunes ! Emmanuelle s'était transformée en Tenma
J'ai essayé d'apprendre les noms des différents personnages de ces bandes dessinées, important pour la définitions des rôles de chacun. Les noms sont assez compliqués à retenir mais dans les histoires il y a les bons et les méchants... car j'ai vu des bons mais aussi des méchants et des méchantes.
Certains costumes valaient une fortune... et d'autres étaient confectionnés avec des sacs poubelle !
L'après-midi s'est achevée par un concours de la plus belle ou du plus beau manga avec comme prix des bandes dessinées de manga.

Vers 16h, nous avons quitté le monde des mangas pour retrouver Manille et sa circulation. A son retour à la maison Emmanuelle a continué à vivre Manga avec ses jeux vidéo.
Ah ! Manga, quand tu nous tiens !






















jeudi 2 octobre 2008

le coeur et la raison2

Depuis ces dernières années, je rencontre de nombreux professionnels de l'humanitaire. Aujourd'hui, des universités, écoles spécialisées forment aux métiers de l'humanitaire.

Travailler dans l'humanitaire devient une profession. De grosses agences existent dirigées par des professionnels. Les programmes existent que par d'importants financements souvent publics avec la question de la pérennité.

Il n'est toujours pas facile d'équilibrer cette notion de cœur et de raison.
Pour ma part, j'ai toujours eu tendance à mettre en place de nouveaux programmes à partir de rencontres dans les rues, le RAC, les bars etc... Quelques exemples :
Rencontre de John-john au RAC. Il y était frappé par les autres enfants. Il ne se défendait pas car il est autiste. Ce jour là j'ai compris qu'il fallait prendre en charge ces enfants handicapés mentaux qui sont les plus pauvres des plus pauvres. Aujourd'hui 3 maisons accueillent ces enfants.
Un jour, j'ai rencontré un soir lors d'une tournée dans les rues une mere avec son bébé. Elle le nourrissait au solvant. Je repassais quelques jours plus tard...son bebe était mort. Nous avons cree une maison pour les meres et leurs bebes pour tenter d' eviter ces drames.

Toutes les maisons de la fondation ont débuté sur ces rencontres et sur le fait qu'il fallait avoir une reponse concrete et immediate. Il y allait de la vie des enfants.
Pourrait-on encore travailler de cette façon aujourd'hui ?

A suivre

Parlons humanitaire

Depuis plus de 30 ans...33 ans exactement que je travaille dans ce que l'on appelle l'humanitaire.

Qu'est ce que l'humanitaire...c'est une forme de solidarité ou de charité pour aider, prendre en charge les populations les plus pauvres partout dans le monde.

Nous pourrions reprendre chaque terme...solidarité, charité. Chacun a une valeur intrinsèque, intéressante à élaborer, à définir.

quelques petites réflexions personnelles sur l'humanitaire

Au sein de la fondation, en tant qu' étranger, j'ai essayé de comprendre les coutumes, les traditions, la culture profonde du philippin dans sa diversité. Il n'est pas toujours facile de savoir pourquoi ce qui marche chez nous ne marche pas ici. Il faut parfois oublier ses certitudes, son savoir. Il faut écouter, consulter et faire preuve d'humilité. Nos partenaires ou salaries sont souvent confrontés ou ont été confrontés eux mêmes à la pauvreté, aux problèmes de santé. Ils en connaissent les conséquences sur leur propre vie et pour leurs familles.

J'ai appris au fil du temps, face à certaines situations, que la solution apportée par mon équipe est bien meilleure que ma solution. J'ai tendance à vouloir régler le problème rapidement, souvent en donnant de l'argent. S'il n'y a pas vraiment urgence, l'équipe va tenter de trouver d'autres possibilités en responsabilisant la famille ou la personne même jusqu'à dire parfois "laissons les un peu avoir faim ainsi ils se responsabiliseront." C'est encore difficile pour moi de comprendre cette réflexion, mais l'argent que nous avons n'est pas extensible. Il faut que chacun se responsabilise. Aide toi et le ciel t'aidera.
Il faut surtout que chacun respecte l'autre dans sa culture. Je pense que l'une des forces de la fondation Virlanie est de pouvoir faire cohabiter deux cultures meme si parfois je ne comprends pas leur façon d'appréhender les situations ou que parfois ils ne me comprennent pas. Nous nous respectons et c'est l'une des richesses de la fondation.
A suivre....

mercredi 1 octobre 2008

Il pleut...il pleut

Depuis juin, début officiel de la periode de la mousson aux Philippines, il pleut très souvent. Aujourd'hui un nouveau typhon est arrivé. C'est un véritable défilé, avec, pour chaque typhon, un nom spécifique. Des trombes d'eau s'abattent sur Manille, transformant les rues en immenses piscines où les enfants se font un plaisir de "nager" ! Cette eau boueuse qui est leur aire de jeux, ils la partagent non pas avec les canards mais avec les rats !

Ces épisodes me remèmorent ma première visite à Payatas, près de la montagne d'ordures, au lendemain d'une catastrophe qui avait fait 400 morts. Nous regardions patauger les enfants dans un petit étang issu de l'eau filtrée par les ordures ! À ma question " Y'a-t-il des enfants malades à la suite de baignades dans ce petit étang ? ", l'une des mères me repondit : "bien évidemment ! ". L'une de nos premières actions sur cette montagne fut alors de combler ce petit étang.



Jour férié

Notre présidente des Philippines Gloria Arroyo ne manque jamais d'idées pour remonter sa côte de popularité auprès des philippins. Ce jour est donc jour férié pour fêter la fin du Ramadan.
La population musulmane est d'au maximum de 10% de la population dont la majorité est catholique. Au sein du personnel de la fondation nous avons deux musulmanes, qui sont parfaitement intégrées au sein de l'équipe et auprès des enfants.
Dans le Sud, dans l'ile de Mindanao, où vit la majorité des musulmans depuis des décennies, une guerre existe entre l'armée philippine et des factions musulmanes. Cette guerre est devenue plus violente récemment. Des villages entiers ont été détruits, déplaçant des milliers de réfugiés. Cette guerre, dont les plus pauvres sont les premiers affectés, est très peu médiatisée.

À Manille, la communauté musulmane fait du commerce, entre autres de la vente de copies de DVD. Je les rencontre régulièrement lors de mes sorties hebdomadaires avec ma famille.